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MIEUX VIVRE AVEC UN DIABÈTE

Se développant comme une épidémie, le diabète est le plus souvent causé par la transformation de notre mode de vie depuis 60 ans. Sa maîtrise est un vrai défi de politique sanitaire.

En France comme partout dans le monde, la progression du diabète de type 2 mais aussi de type 1 s'accélère rapidement et les prévisions, déjà alarmantes, sont à chaque fois dépassées. Près de 5 % de la population française sont atteints. Autre sujet d'inquiétude pour l'avenir : la maladie débute de plus en plus tôt dans la vie. Malheureusement, parce que le diabète évolue de manière insidieuse (il est moins « bruyant » que des troubles aigus comme l'infarctus du myocarde ou l'accident vasculaire cérébral - AVC) il marque moins les esprits. La Journée mondiale du Diabète, le 14 novembre, est relayée par la Fédération française des diabétiques (FFD) avec l’espoir d’endiguer cette épidémie par l’information publique. Cette année elle inaugure une campagne sanitaire de 3 ans (2014-2016) sur le thème « Une vie saine et le diabète ». Les activités seront spécifiquement consacrées à l'alimentation équilibrée et à son importance en prévention d'un diabète de type 2 et pour éviter ses complications quand il est déjà installé.

Deux types de diabète

On parle de diabète lors d’une élévation permanente du taux de sucre dans le sang (glycémie) au-dessus d’un seuil fixé par les médecins. Le moins fréquent (10 % des cas) est le diabète de type 1, traité par insuline, apparaissant généralement dans l'enfance ou à l'adolescence. Mortel rapidement en l’absence de traitement, il est forcément diagnostiqué tôt. Les symptômes sont dans ce cas très révélateurs : besoin de boire souvent et de manger beaucoup, avec paradoxalement un amaigrissement et une grande fatigue voire une perte de connaissance brutale. Il n'en va pas de même du diabète de type 2, plus tardif, lié au surpoids et à l’hygiène de vie défaillante. La glycémie (taux de sucre dans le sang) s'élevant peu à peu, les signes sont absents ou discrets : infections urinaires ou cutanées répétées, retard de cicatrisation, atteinte de la rétine et des nerfs. Sans traitement adapté et une bonne hygiène de vie, les complications sont redoutables à terme.

DE L’HYGIÈNE DE VIE

Que le diabète soit de type 1 ou 2, un régime alimentaire adapté et une activité physique régulière ont des effets bénéfiques qui s'ajoutent aux traitements et permettent de vivre mieux.

L'atteinte des petites artères des yeux et des reins, des nerfs et des grosses artères du cœur, du cou et des jambes entraîne des troubles graves : une insuffisance rénale qui peut nécessiter le recours à la dialyse ou même à la greffe, une détérioration des nerfs avec perte de sensibilité des membres dont les pieds. Cette neuropathie insidieuse et sous-estimée favorise les infections et ulcérations qui ne guérissent pas, imposant parfois l’amputation des orteils voire celle du pied. Autres conséquences néfastes : l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral, l'artérite des jambes allant jusqu’à la gangrène… et l’amputation.

Alimentation saine

Il n’est pas possible d’agir sur l’héritage génétique qui joue un grand rôle dans le diabète de type 1 insulino-dépendant, même si les malades ne transmettent pas automatiquement leur maladie à leurs enfants. La prédisposition génétique favorise aussi le diabète de type 2 chez les personnes qui négligent une vie saine. Une alimentation trop riche en graisses et le surpoids augmentent le risque de devenir diabétique (type 2) de 30 % quand un parent est lui-même diabétique et de 70 % quand les deux le sont. Mais ce risque est parfaitement maîtrisable par l’adoption d’une bonne hygiène générale dès le plus jeune âge. Quand le diabète est installé, cette hygiène reste essentielle : une alimentation déséquilibrée est néfaste. Des repas équilibrés en sucres, pauvres en graisses saturées, riches en fibres, permettent de minimiser les risques. La surveillance diététique diffère un peu selon le type de diabète.

  • Les diabétiques de type 1 doivent réfléchir à l’avance à ce qu’ils vont manger, et s’injecter une dose d’insuline adaptée au repas pris, ce qui impose de respecter ce qui est prévu sous peine de surdosage en insuline ou de sous-dosage. Ce qui provoquera soit un excès de sucre sanguin (hyperglycémie) soit un déficit (hypoglycémie).
  • Les diabétiques de type 2, dont la surcharge pondérale est surtout localisée à l’abdomen, doivent perdre ces kilos : donc réduire les graisses animales (viandes, charcuteries, beurre, crème, fromages) et les sucres (confiseries, pâtisseries, boissons sucrées), au profit de sucres complexes (céréales, féculents, fruits secs). Et toujours privilégier les aliments à indice glycémique bas (pain complet, porridge, pâtes, riz).

Activité physique

Une activité physique ou sportive régulière (marche, natation, vélo, gym) est également bénéfique contre le diabète de type 2, en préventif comme en curatif. Elle réduit de moitié le risque de la maladie chez les personnes prédisposées. Et si la maladie est là, elle permet d’abaisser la glycémie, elle rend le traitement plus efficace et fait perdre du poids. Pour le diabète de type 1, le sport est également recommandé pour ses bénéfices à long terme, mais il faut prendre des précautions : diminuer la dose d’insuline avant l’effort et avoir sur soi sucres, biscuits ou jus de fruits.

Le pharmacien devient éducateur

Le pharmacien participe à l'éducation thérapeutique des diabétiques de type 1 ou 2. Il les suit donc davantage, explique ou réexplique les modalités du traitement, corrige les erreurs : aussi bien dans les traitements que dans l'hygiène de vie (alimentation, activité physique). Il aide à atteindre les objectifs fixés par le médecin (chiffres de la tension artérielle, de la glycémie, de l'HbA1c). Vous pouvez demander ces entretiens (sur rendez-vous) de 15 à 20 minutes, réalisés dans un endroit à part fermé, idéalement 4 fois par an (2 au minimum). En dehors de ces entretiens programmés, n'hésitez pas, en cas de doute ou d'inquiétude, à poser des questions à votre pharmacien quel que soit le type de votre diabète.

Surveiller sa glycémie sans se piquer…

C'est désormais possible.
Fini les piqûres 4 à 6 fois par jour au bout du doigt pour mesurer son taux de sucre sanguin et adapter la dose d'insuline à injecter. Le système flash d'autosurveillance du glucose Freestyle Libre (Abbott) est une vraie révolution. Son petit capteur rond se pose simplement à l’arrière du haut du bras et se change tous les 14 jours. Chaque minute, le capteur mesure le taux de sucre dans le liquide interstitiel grâce à un minuscule filament qui s'insère sous la peau sans douleur. Pour connaître sa glycémie, il suffit de passer un petit lecteur au-dessus de ce capteur, même à travers les vêtements. Disponible seulement par internet actuellement, il ne devrait être vendu en pharmacie et remboursé qu'en 2016.


Conseils de pharmacien

Si vous êtes diabétique insulinodépendant, apprenez à manipuler correctement votre stylo injecteur.

  • Pensez à mesurer la glycémie avant d'injecter l'insuline.
  • Respectez la quantité d'insuline sous peine d'hypoglycémie (le matin par exemple) ainsi que l'horaire des repas et des injections pour limiter les risques d'hyperglycémie matinale et d'hypoglycémie nocturne.
  • Nettoyez toujours la peau au point d'injection à l'alcool ; agitez l'insuline quand c'est nécessaire et placez l'aiguille perpendiculairement à la peau.
  • Conservez l'insuline entre 4 et 30 °C ; en voyage, placez-la dans une boîte isotherme en évitant tout contact avec de la glace.
Si vous êtes dialysé, évitez de prendre des médicaments sans l'avis de votre pharmacien ou de votre médecin. N'étant pas éliminés par les reins défaillants, ils peuvent s'accumuler dangereusement.


Deux sites

  • Fédération française des diabétiques dotée d'un réseau d'associations locales et d'un siège national. www.afd.asso.fr
  • Site d'accompagnement au quotidien des laboratoires Novo Nordisk avec, entre autres, des recettes et menus adaptés par une diététicienne. www.diabete.fr

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