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OSTÉOPOROSE : FAITES-LE POINT

Après la ménopause, l’ostéoporose touche près d’une femme sur trois, mais comme la maladie évolue en silence, les femmes, mais aussi les hommes, s’en préoccupent souvent tard. Connaissez-vous vos risques ?

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’ostéoporose, le 20 octobre dernier, plusieurs associations dont l’Aflar (Association française de lutte antirhumatismale) ont manifesté à Paris, devant l’Assemblée nationale, pour sensibiliser les pouvoirs publics et les citoyens aux enjeux de l’ostéoporose, en reprenant le slogan de la nouvelle campagne de l’IOF (International Osteoporosis Foundation) : « Des os forts pour des femmes plus fortes ». Pour frapper les esprits, elles avaient organisé un Flash Mob (mobilisation éclair), une chorégraphie orchestrée par une dizaine de danseurs, suivie d’une animation symbolique : une statue de 2,50 m représentant les os fragiles d’une femme, brisée en mille morceaux devant l’assistance. L’ostéoporose a beau toucher 2 à 3 millions de Françaises et occasionner chaque année des dizaines de milliers de fractures, d’hospitalisations et de séjours en centre de rééducation, la maladie reste trop souvent dépistée tardivement et ses conséquences sont alors plus dramatiques. C’est pourquoi le Collectif ostéoporose, réunissant sociétés savantes, médecins, pharmaciens et associations de patients demande la simplification du dépistage de la maladie et le remboursement de l’ostéodensitométrie à toutes les femmes de plus de 60 ans.

PENSEZ AU DÉPISTAGE LE PLUS TÔT POSSIBLE

En France, l’ostéoporose est responsable chaque année de 51 000 fractures du col du fémur, 60 000 fractures vertébrales, appelées à tort tassements vertébraux, 35 000 fractures du poignet et 12 000 de l’humérus. Or ces fractures sont invalidantes, laissent des séquelles et, passé un certain âge, font basculer la vie. Un an après une fracture de la hanche, 80 % des personnes ne sont plus autonomes, 30 % restent handicapées et à 80 ans, 20 % en meurent dans l’année qui suit.

Ostéodensitométrie, pour qui ?

On estime qu’en l’absence de traitement préventif, à 50 ans 10 % des femmes ont déjà de l’ostéoporose, sans le savoir le plus souvent, 20 % à 60 ans, 40 % après 70 ans et 70 % après 80 ans.

  • Le seul examen possible
    Actuellement, seule l’ostéodensitométrie, réalisée dans un centre de radiologie, permet de mesurer la densité minérale osseuse (DMO) pour la comparer à celle d’un adulte jeune de même sexe, au niveau du rachis lombaire et de l’extrémité du fémur ou du poignet. C’est en fonction de l’écart constaté, mais aussi de l’existence de facteurs de risque de fractures, que le médecin décide ou non ou de prescrire un traitement.
  • Remboursement limité
    Mais actuellement, cet examen n’est remboursé que pour les femmes souffrant d’une maladie favorisant l’ostéoporose ou présentant un risque : hypogonadisme, hyperthyroïdie non traitée, prise de cortisone pendant plus de 3 mois, fracture antérieure d’un membre ou des vertèbres, ménopause survenue avant 40 ans, maigreur.
  • Pour une prévention élargie
    Le Collectif ostéoporose pense, chiffres à l’appui, qu’un accès plus facile et plus précoce à l’ostéodensitométrie permettrait de dépister et de traiter plus tôt les femmes qui en auraient besoin et ainsi de réduire les dépenses entraînées par des fractures souvent graves. Même en intégrant le coût des traitements de l’ostéoporose, l’ostéodensitométrie systématique à 60 ans permettrait de réaliser des économies considérables et, bien sûr, d’assurer une meilleure qualité de vie aux personnes concernées. Des femmes surtout, mais aussi, dans une moindre mesure, des hommes.

Traitements

Si vous êtes à risque c’est-à-dire un parent s’étant fracturé le col du fémur ou des vertèbres, une ménopause précoce, une longue immobilisation, une corticothérapie au long cours, une carence en calcium et vitamine D… parlez-en à votre médecin. Il existe en effet des traitements préventifs et curatifs : calcium+vitamine D3, ranélate de strontium, bisphosphonates, SERMS, dénosumab, tériparatide, traitements hormonaux de la ménopause, parmi lesquels le médecin choisira celui est le plus adapté à votre cas, à votre âge et à votre sexe, en tenant compte des effets indésirables de chacun. Sophie Albanel

Conseils de pharmacien

  • Supplémentation en calcium associée à la vitamine D3. À l’âge adulte, chez les personnes carencées, elle aide à renforcer les os, mais ne suffit pas en cas d’ostéoporose avérée.
  • Médicaments prescrits contre l’ostéoporose. Ils ne sont efficaces que s’ils sont pris suffisamment longtemps (4 à 5 ans), à la posologie et au rythme prescrits. Une durée insuffisante et une prise irrégulière, inférieure à 50 % de la prescription, annulent totalement le bénéfice thérapeutique.
  • Bisphosphonates. Ils peuvent avoir des effets secondaires gênants : aphtose importante ou douleur à la déglutition, nausées, douleurs abdominales, diarrhées ou problèmes cutanés de type rougeurs ou éruptions. Dans ce cas, parlez-en à votre médecin.
  • Deux plantes reminéralisantes. Il s’agit de la prêle et du bambou (comprimés et gélules en pharmacie), riches en plusieurs minéraux, la silice notamment qui permet de fixer le calcium, le phosphore et le magnésium dans l’organisme. En vieillissant, comme les carences en silice sont fréquentes, des cures régulières sont intéressantes aussi bien en prévention qu’en traitement curatif.


À faire

Le résultat de l’ostéodensitométrie est exprimé par le T-score, écart entre votre densité osseuse et la densité osseuse d’un adulte jeune. T-score >-1 : votre densité minérale osseuse (DMO) est normale. Entre -2,5 et <-1 : c’est de l’ostéopénie. en clair, la masse osseuse a déjà baissé, c’est le stade précédant l’ostéoporose. ≤-2,5 c’est de l’ostéoporose.


A savoir

Pour évaluer votre risque d’ostéoporose et savoir si votre alimentation quotidienne est suffisamment riche en calcium, faites les deux tests proposés par le Grio, Groupe de recherche et d’information sur les ostéoporoses, et montrez les résultats à votre médecin. www.grio.org


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